Histoire
Taroudannt est au XIe siècle la capitale d'un petit royaume chiite (royaume des Bajjalis). Annexée par les Almoravides en 1056, indépendante sous les Almohades elle fût notamment la capitale des princes rebelles Ben Yedder qui régnèrent sur le Sousse de 1252 à 1334, elle est détruite en 1306 par les Mérinides. Elle connaît son apogée au XVIe siècle sous l'influence de Mohammed Ekh-Cheikh Saâdi, fondateur de la dynastie Sâadienne qui en fait sa capitale et une base pour ses offensives contre les Portugais installés à Agadir (nommée, à l'époque, Santa Cruz de Cap de Gué). Elle devient alors un centre caravanier important, célèbre pour l'abondance et la qualité de ses marchandises : sucre, coton, riz, etc.
Au XVIIème siècle Taroudannt se trouve sous la domination du royaume du Tazeroualt, la région située entre Tiznit et Tafraout, et, à ce titre, la cible privilégiée des expéditions militaires menées par les sultans Alaouites. Les Alaouites n'avaient pas oublié l'humiliation infligée par Abi Hassoun Semlali, qui gouvernait la région située entre Taroudannt et Tiznit et qui a emprisonné le fondateur de la dynastie alaouite Moulay Ali EsSharif dans la bourgade d'Iligh. En représailles, le sultan Moulay Ismaïl fit massacrer une grande partie de la population pour son soutien à son neveu, le prétendant rebelle Ahmed Ben Mahriz en 1687.
Comme toute la région, Taroudannt a souffert de la fermeture du port d’Agadir, à partir de 1760. Elle s'est repliée derrière ses remparts jusqu'en 1912, date à laquelle le rebelle El-Hiba Bin Ma'a El Aïnine fit de la ville le centre de sa résistance à l’armée française jusqu'en 1914. Taroudant est connue pour son sens de l'accueil et l'amabilité de ses citoyens.
